EN HOMMAGE À MA MÈRE

 

 

                       

 

 

Tel un tricot qui se détricote 

Ta mémoire s’étiole inexorablement,

D’un présent déjà éteint

À un passé de plus en plus lointain.

 

Un jour peut-être,

Tu ne reconnaîtras plus ta fille

Que tu prendras sans doute pour ta mère

Moi qui t’aime tant, ma tendre mère.

 

Mère et fille,

Tendrement enlacées lorsque je te retrouve,

Je te berce comme tu m’as bercée

Lorsque j’étais encore une petite fille.

 

Dans tes bras, je me sens bien,

Heureuse et triste à la fois

De retrouver pour un moment prêté,

Les bras de ma mère autour de ma taille.

 

Heureusement, malgré ce tricot qui se défait

Dans ton sourire et tes paroles,

Dans ton regard parfois lointain,

Il y a encore, parfois, ton humour et ta bonne humeur.

 

Tantôt triste,  tantôt joyeuse,

Malgré tout

Tu sais et n’oublies pas encore

Que là est ton implacable destin.

 

Te forçant à accepter, tu me dis :

« C’est ça ma vie… c’est ça vieillir »,

Puis tu me souris

Et avec toi, je m’efforce de sourire aussi.

 

J’essaie d’être forte et courageuse

Mais je retiens souvent mes larmes.

Je me sens si seule et impuissante

Devant cette maladie qui envahit ta tête !

 

Je sais…

Tu changeras malgré toi, malgré moi.

Mais je sais aussi…

La femme extraordinaire que tu as été et que tu seras toujours.

Et là est l’essentiel.

 

Même si ton corps est de plus en plus menu,

Dans ton cœur

Et dans ton âme,

Tu es une grande dame maman !

 

Je t’aime maman,

Tu es source de courage et d’inspiration

Alors que ta mémoire s’éteint

Et que lentement, tu t’éteins avec elle.

 

Je t’aime maman

Et je t’aimerai toujours,

Jusque dans ton dernier souffle,

Jusque dans mon dernier souffle.

 

Ta fille qui t’aime,

 

Francine